Lundi 11 avril 2011 avait lieu à La Cantine la deuxième édition de Music Net.Works, un rendez-vous dédié aux acteurs de la musique et du web à l'initiative de Silicon Sentier, ParixMix, le Bureau Export et Owni Music.
Si la première édition nous avait déjà interpellés ("Le MP3 est mort, vive l'url ?"), le thème de cette deuxième session était très complémentaire des thématiques de Plemi : "Le concert 2.0 : l'expérience du live augmentée ?" :
Le concert, et après ? Par essence événement unique et éphémère, le concert profite du web et des nouvelles technologies pour enrichir l’expérience du spectateur, qu’il soit dans la salle ou hors les murs.
Devant un écran, sur les réseaux sociaux, sur le mobile, le concert se prolonge et s’exporte dans des espaces dématérialisés. A l’intérieur de la salle, de nouveaux dispositifs technologiques augmentent l’expérience live. Quelles innovations pour donner au live une dimension nouvelle au delà de son objet premier ? Le live s’en trouve t-il dénaturé ou, au contraire enrichi ? Quelles conséquences sur l’écosystème du spectacle ?
Animé par le journaliste Nico Prat, le débat réunissait un panel largement composé d'acteurs de la captation live : Christophe Abric (fondateur de la Blogothèque), Joël Ronez (responsable d'Arte Live Web), Vittorio Strigari (fondateur et PDG d'Awdio), Christopher Esclapez (fondateur de GrandCrew), mais aussi Pierre-Alexandre Vertadier (Directeur Général de TSProd, tourneur et producteur de concerts).
Pour ma part je m'étais préparé, assis au fond de la salle, avec mon carnet de notes (le papier c'est 2.0) pour livrer ensuite un compte-rendu sur le blog Plemi. Il se trouve que Christophe Abric avait du retard : on m'a donc proposé de le remplacer au début du débat, afin de présenter Plemi (plateforme de demande de concerts et service à venir de pré-booking en ligne) et de parler du rôle des fans en amont des concerts. Au final les discussions ont beaucoup tourné autour de la captation vidéo et audio du live, domaine qui n'est pas celui de Plemi, mais thématique non moins intéressante !
Que ce soit dans les questions du public ou dans les commentaires sur Twitter, le principal reproche était d'avoir éludé la question de l'usage de nouvelles technos dans le cadre des concerts, pour être resté concentrés sur la captation live (qui est un sujet en soit). Ont tout de même émergés de cette rencontre d'intéressants questionnements sur la place du fan dans le concert : doit-il être omniprésent dans les choix artistiques et l'expérience augmentée (choix de la salle, choix de la set-list, mise à disposition libre ou rémunérée des vidéos et photos amateurs du concert, etc.) ?
Chez Plemi, et c'est le point de vue que j'ai exprimé lors de ce débat, nous pensons évidemment que renforcer le lien entre l'artiste et ses fans est primordial. De là il nous semble particulièrement pertinent d'impliquer les fans dans le choix des villes ou salles de concert d'une tournée, et de leur permettre de prendre photos ou vidéos.
Mais le fan ne doit pas devenir le directeur artistique ou marketing d'un concert, pas plus qu'il ne doit imposer ses envies, au risque de passer du statut de fan à celui de simple client du concert.
D'une part parce que s'en trouverait dénaturé le travail des artistes et des professionnels qui les entourent. D'autre part parce que le fan doit pouvoir continuer de se rendre à des concerts pour faire partie du public, en tant que spectateur donc.
Pour aller plus loin :
Crédits photos : Ophelia Noor (Owni) - licence by-nc-sa